Lou desbarcamen de Prouvènço - pèr la recounquisto de nosto liberta naciounalo (Le débarquement de Provence - pour la reconquête de notre liberté nationale)

Notre rubrique dédiée à la langue provençale met à l’honneur en dialecte rhodanien un conte de Noël original publié en 1923 dont l’action se déroule en Camargue. On le doit au célèbre écrivian Joseph d’Arbaud, notre « Kipling provençal », dont on fêtera en 2024 les 150 ans de la naissance. Une belle occasion de rappeler en cette période calendale la très grande richesse de la littérature provençale en même temps que les différentes manières de fêter Noël souvent dans la simplicité. Retrouvez sur notre site Internet la version audio de l’article, sa traduction en langue française et des vidéos illustrant d’autres thèmes sur la Provence et le provençal.

Texte en Provençal suivi de sa version française

Se lou desbarcamen de Nourmandìo es famous dins lou mounde entié, lou de Prouvènço, avengu dous mes après, rèsto au countràri encaro pau couneigu de la moulounado. Pamens, aquesto pajo de l’istòri nostro es d’autant mai forto que permeteguè la recounquisto de nosto liberta naciounalo. Verai, quouro la Franço fuguè bèn presènto en Nourmandìo dintre uno majourita de forço aliado, en Prouvènço, ié prenguè sa part grosso. Puei óublidaren pas nimai que dins aquest episòdi, l’ounour de la Franço fuguè tambèn sauva bonodi lou sacrifice de deseno de milié d’African que n’en couneissèn ni lou noum nimai la caro.


 

Deux mois après le débarquement de Normandie, qui avait permis de mettre en déroute l'ennemi nazi dans le nord-ouest du pays, 250 000 hommes de l'armée française, soutenus par plus de 120 000 soldats des forces alliées, débarquèrent sur les côtes provençales. Les objectifs de l'opération « Dragoon » étaient clairement définis : libérer le sud de la France de l'occupation ennemie, reconquérir les ports de Toulon et Marseille, et remonter la vallée du Rhône pour rejoindre les armées ayant débarqué en juin en Normandie. L'armée allemande était alors affaiblie en Méditerranée, une grande partie de ses forces ayant été envoyée combattre en Normandie. Deux divisions seulement restaient opérationnelles. Les Alliés, quant à eux, étaient bien plus nombreux : 150 000 hommes de plus que les Allemands, 2 000 navires contre 40 pour l'ennemi et 2 000 avions contre une centaine en face. Ce fut la première fois depuis 1940 qu'une armée française posait le pied sur le sol national. Après l'humiliation de la défaite, l'Occupation et les heures sombres de la collaboration, l'heure était venue pour la reconquête du pays.

Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, 600 volontaires des commandos d'Afrique arrivèrent au Cap Nègre, escaladant les falaises. Pendant que les Allemands étaient occupés à les neutraliser, d'autres soldats alliés prirent le contrôle de la zone et ouvrirent le passage. À 8 heures, environ 95 000 soldats alliés débarquèrent simultanément sur 18 plages, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Nettement supérieurs en nombre et aidés par la Résistance, qui préparait ce Jour J depuis des semaines, les Alliés progressèrent rapidement, malgré quelques zones fortement défendues par l'ennemi. À la fin de cette journée, Cogolin, Grimaud, Sainte-Maxime et Saint-Tropez étaient libérés.

Le lendemain, ce fut au tour de l’armée française, dirigée par le général Jean de Lattre de Tassigny, de débarquer en Provence. Environ 250 000 soldats composaient cette armée nationale reconstituée. Parmi ses combattants, certains venaient de métropole, d'autres étaient des résistants de la France d’Outre-mer. Mais la grande majorité venait d’Afrique et de l’Empire colonial : Espagnols et zouaves, tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, Calédoniens du Pacifique et Antillais. Tous combattirent avec honneur et courage pour défendre des valeurs et une terre que beaucoup ne connaissaient pas. Le général Jean de Lattre de Tassigny déclara plus tard : « Sur les navires résonnait la Marseillaise la plus poignante qu’on ait jamais entendue ».

Grâce à une avancée fulgurante, la reconquête du territoire se fit plus vite que prévu. Toulon fut libérée le 23 août, Marseille le 29, et tous rejoignirent les soldats du débarquement de Normandie le 12 septembre en Bourgogne. L’objectif fut donc atteint : l’occupant nazi fut chassé de France, et notre patrie était sur le point de retrouver pleinement sa liberté.

Le débarquement de Provence pour la reconquête de notre liberté Nationale

Si le débarquement de Normandie est célèbre dans le monde entier, à l’inverse, celui de Provence, survenu deux mois après, reste encore peu connu du grand public. Pourtant, cette page de notre histoire est d’autant plus forte qu’elle permit la reconquête de notre liberté nationale. Car si la France fut bien présente en Normandie au sein d’une majorité de forces alliées, en Provence, elle y fournit l’essentiel de l’effort. Et nous n’oublierons pas non plus que dans cet épisode l’honneur de la France fut aussi sauvé grâce au sacrifice de dizaines de milliers d’Africains dont le nom et le visage sont inconnus.
 

Août 1944 : La reconquête du Sud après la libération du Nord

Deux mois après le débarquement de Normandie durant lequel l’ennemi nazi fut défait au nord-ouest du pays, 250 000 hommes de l’armée française, soutenus par plus de 120 000 soldats des forces alliées, débarquèrent sur les côtes provençales. Les objectifs de l’opération « Dragoon » étaient clairement définis : libérer le Sud de la France de l’occupation ennemie, reconquérir les ports de Toulon et Marseille et remonter le long du Rhône afin de rejoindre les armées qui débarquèrent en juin en Normandie. L’armée allemande était alors affaiblie en Méditerranée. Une grande partie de ses forces était partie combattre en Normandie. Seules deux divisions étaient opérationnelles. Les alliés étaient quant à eux en supériorité numérique : ils disposaient de 150 000 hommes de plus que les Allemands, de 2 000 navires contre 40 côté ennemis et de 2 000 avions contre une centaine en face. Ce fut la première fois depuis 1940 qu’une armée française foula le sol national. Après l’humiliation de la débâcle, l’Occupation et les heures sombres de la collaboration : l’heure fut à la reconquête du pays. 

Le 15 Août : Le débarquement commença dès minuit

Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, 600 volontaires issus des commandos d’Afrique arrivèrent au Cap Nègre en escaladant des falaises. Pendant que les Allemands étaient occupés à les neutraliser, d’autres soldats alliés s’emparèrent de la zone et libérèrent le passage. À 8h, près de 95 000 soldats alliés lancèrent simultanément un assaut sur 18 plages entre Cavalaire et Saint-Raphaël. En supériorité numérique et aidés par la Résistance qui préparait ce Jour J depuis des semaines, le succès des alliés fut rapide. Seuls quelques théâtres d’opération bien protégés par l’ennemi résistèrent. À l’issue de cette journée, Cogolin, Grimaud, Sainte-Maxime et Saint-Tropez furent libérés.

Le 16 août : L’armée française débarqua en Provence

Le lendemain, ce fut au tour de l’armée française dirigée par le général Jean de Lattre de Tassigny de débarquer en Provence. Environ 250 000 soldats composèrent cette armée nationale reconstituée. Parmi ses combattants, certains vinrent de la métropole, d’autres furent des Résistants de la France des Outre- mer. Mais la très grande majorité vint d’Afrique et de l’Empire colonial. Spahis et zouaves, tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, marsouins du Pacifique et des Antilles : tous combattirent avec honneur et courage pour défendre des valeurs et une terre que beaucoup ne connaissaient pas. Le Général Jean de Lattre de Tassigny dit plus tard : « Sur les navires éclata la Marseillaise la plus poignante qu’on n’ait jamais entendue ». Grâce à une avance rapide, la reconquête des territoires fut plus rapide que prévue. Toulon fut libéré le 23 août, Marseille le 29, et les soldats du débarquement de Normandie furent rejoints le 12 septembre en Bourgogne. L’objectif fut atteint : l’occupant fut renvoyé hors de France, et notre patrie sur le point d’être entièrement libérée du joug nazi.