
La Digue à la mer ou la camargue sauvage
Entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et Salin-de-Giraud, la digue à la mer, qui isole le delta du Rhône de l’influence de la mer, permet d’accéder à 20 kilomètres de sentiers pédestres et cyclables au coeur du delta de Camargue.
Excepté quelques passages ensablés, cet itinéraire facile vous fera cheminer au coeur de la Réserve nationale de Camargue, révélant de magnifiques étendues sauvages de sansouïres (voir ci-contre) et de belles lagunes où l’on peut observer toute l’année oiseaux de mer et oiseaux de milieux saumâtres : mouettes, sternes, goélands, flamants roses, canards, hérons, avocettes, courlis cendrés et autre cochevis huppés… présentés sur des panneaux mis à la disposition du public par la réserve.
La balade démarre au parking de la Comtesse, juste avant le phare de la Gacholle, côté Salin-de-Giraud.
Du parking, prenez la digue à la mer en direction du phare de la Gacholle, camp de base des amateurs d’ornithologie. En effet, ce phare dispose d’une pièce entièrement vitrée pour observer les oiseaux en toute quiétude. Un espace extérieur accueille randonneurs et cyclotouristes à l’ombre des canisses pour une pause détente ou un pique-nique. Vous pourrez y faire une halte avant de repartir sur la digue.
Attention, vous pénétrez dans le territoire de la Réserve nationale, une zone sauvage très riche mais très fragile : veillez à ne jamais quitter la digue ou les chemins balisés. Au bout des trois kilomètres vous arrivez à un ancien poste des douanes. Un chemin, à main gauche, rejoint la plage. Sur la plage, prenez à droite et poursuivez en longeant la mer. Au bout de 3,5 kilomètres environ, des barrières vous indiqueront un passage pour remonter sur la digue au niveau du pertuis de Rousty. C’est l’un des trois pertuis que comporte la digue et qui permettent de contrôler la montée du niveau marin en régulant les débits locaux. Ils jouent un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité camarguaise mais aussi dans la sécurisation des zones habitées. De là, on rejoint les Saintes-Maries-de-la-Mer en continuant sur la digue. Le village se trouve à 6 kilomètres.
Les sansouïres apparaissent dans les zones de delta, comme la Camargue, sous l’influence de la nappe d’eau salée. La sansouïre est un milieu limoneux stérile, inondable, recouvert de salicornes, de soudes et de saladelles… plantes caractéristiques des milieux salés, arides en été, détrempés en hiver. Les gardians y font pâturer leurs taureaux et chevaux.
Au cours du 19e siècle, la Camargue a fait face à plusieurs crues, provoquant des dégâts considérables. La Digue à la Mer, construite entre 1857 et 1859, protège la Camargue des entrées marines dans les terres et permet le développement agricole dans le sud de la Camargue. Cet ouvrage, qui s’étend sur plus de 40 km, entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et Salin-de-Giraud, sépare les lagunes des étangs centraux. Les échanges d’eau entre la mer et les étangs se font par l’intermédiaire de vannes, appelées pertuis.
Trois phares - Faraman, Beauduc, la Gacholle - ont été construits en Camargue pour éviter les naufrages que les marins redoutaient à cause de l’absence de relief et de contour précis. Le phare de la Gacholle, construit en 1882, a été partiellement détruit pendant la guerre 39-45, et remis en état en 1947. D’une hauteur de 17 mètres, il est alimenté aujourd’hui par une éolienne.
Près des deux tiers des oiseaux observés en Europe sont présents en Camargue qui compte plus de 350 espèces, sédentaires ou migrateurs. C’est un lieu d’hivernage pour de nombreuses espèces et une zone d’importance internationale pour la migration.
Le Parc ornithologique du Pont de Gau propose deux circuits à la découverte de la faune et de la flore.